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Noyée dans la mère

27 mars 2013

emission

Parce qu'elle m'a fait du bien cette émission, je partage le replay!

 

http://pluzz.francetv.fr/videos/les_maternelles_,78731853.html

 

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26 mars 2013

En parler....

Et là, premier problème : je ne sais pas à qui parler. Les proches ? j’ai peur qu’ils ne comprennent pas. Je ne suis pas assez armée aujourd’hui pour essuyer les remarques des « de quoi tu te plains », « tes enfants sont adorables », ou de voir dans leurs yeux que je suis une mauvaise mère, que j'en suis arrivée là.

Je me rends compte que j’ai des limites mais que personne ne les connait : j’ai toujours essayé de résoudre mes problèmes seules, je ne sais pas demander de l’aide.

Justement, ce sont les jugements/remarques qui m’empêchent le plus. Mentalement, j’essaye de m’y préparer, de me dire à l’avance ce qu’on pourrait me dire, et peut être inconsciemment ce que JE me reproche :

_ c’est parce qu’on a eu des enfants trop jeunes

Oui je veux bien, quoi que 23 ans c’est pas vraiment jeune, mais j’ai eu beaucoup de réflexions dans ce sens, que la moyenne c’était 30 ans et patati et patata… bon moi l’âge je m’en bats les brins un soir d’hiver…

_ elle aurait du attendre de finir ses études et d’avoir un boulot…

Oui c’est vrai, j’aurai pu, mais du, bof bof. J’ai pris le parti d’avoir des enfants pendant mes études justement pour ne pas avoir le stress de la fin de congé de maternité, du boss et des horaires. Certes, j’avais des horaires à la fac, mais c’était plus « souple ». Et encore, dire à un prof que t’étais pas là à un TD parce que junior avait le nez qui coulait, c’est pareil que lui dire que ton chien à mangé ton devoir, il s’en fou (et trouve inconscient d’avoir déjà un enfant, retour au n°1..) Et puis j’ai fais ce que j’ai voulu : j’ai eu ma licence, puis j’ai accouché, j’ai profité de junior, retournée à la fac, était présidente de crèche parentale, eu un boulot à la bibliothèque et écris mon mémoire, eu le deuzio et passé ma soutenance, j’ai pas chômé quoi, et avoir des enfants ne m’a rien empêchait en somme.

_ z’auriez pas dû déménager…

En effet, pas évident de se refaire une vie. Nouvelle région, nouvel environnement, je n’ai plus mes reperts. Et comme je n’ai plus mes reperts (et mon réseau évidemment) et bien mes enfants le ressentent et n’ont plus de reperts non plus… dur dur.

_ tu sors pas assez…

Pour aller où ? je connais personne et là je sais pas trop où aller… Et puis j’ai envie de rien, à part d’être seule, dans le silence…

 

Je vais tenter, peut être, d’aller à la PMI. J’avais rencontré une puéricultrice sympa quand je suis arrivée, pour la pesée de deuzio. Elle pourra peut être m’indiquer à quelles bonnes portes frapper… mais j’ai aussi les mikettes qu’elle me dise que je ne suis pas à ma place, que je dois aller voir un psy (bah oui mais lequel ??) et qu’ici c’est pour les bébés…

Je continue ma lecture de Mère épuisée, de Stephanie Allenou (éditions Les liens qui libèrent), je ferais un point dessus.

26 mars 2013

L'état des lieux: l'Etat Mère

Depuis un certain temps, je trouvais qu’une chose ne tournait pas rond chez moi, je ne savais pas quoi. Je me sentais triste alors que je devais être au moment de ma vie où je devais être heureuse. Nous venions de déménager dans ma région natale, c’était un projet que nous avions depuis longtemps, nous avions pu le réaliser et on ne s’en sortait pas mal. Nous avions tout quitté : les amis, le boulot, mais aussi les petits ennuis qui nous gâchaient la vie (mais qui nous suivent malgré tout…). Nous sommes arrivé là, et après avoir galéré pour trouver un toit, nous avons emménagé dans une jolie petite maison, avec un de nos petits rêves à nos pieds : un jardin pour les enfants ! Et puis le travail a aussi frappé assez rapidement à la porte de Mari, on avait de la chance, on avait tout bon !

Après quelques mois à essayer de se faire à notre nouvelle vie, nous avons réussit à avoir une place en crèche pour le poussin, une aubaine pour moi qui trépignait d’impatience de me mettre à chercher du travail.

C’est à ce moment là, quand les choses s’amélioraient, que mes jambes se sont peu à peu soudées au sol, que mon esprit s’est mis en pause, que ma joie s’est envolée. C’est arrivé comme l’orage dans la montagne, soudainement et par surprise. L’impression de disparaitre derrière soi, et de ne plus pouvoir voir l’avenir qui pouvait se dessiner derrière l’épais brouillard.

Et puis un jour, se rendre compte au détour d’une émission de télé, du mal qui nous touche. Les larmes ont coulés, peut être de soulagement de savoir enfin « ce qu’on a ». Cet épuisement maternel, ce burn out, cet ensevelissement, cette gangrène.

Les mots décrivaient mes maux. Cette mère que je ne voulais jamais devenir et que j’étais devenue, celle qui crie, qui hurle, qui menace, qui fesse, qui pense à la claque… Ces pensées de partir loin, de ne plus rien avoir à gérer, de vouloir ravoir 15 ans, de retrouver l’insouciance.

Chaque jour que je menace mon fils d’une claque (je ne lui en ai jamais mise mais rien que de le menacer de cela me retourne le cœur) je sais que je franchi un peu plus la limite. Cette femme qui soupire dès qu’elle doit faire un jeu avec son enfant, qui ne prend plus aucun plaisir à être avec ses enfants, qui ne voudrait que dormir pour récupérer de ces dix mois sans sommeil, ce n’est pas moi. Elle a investit mon corps et mon esprit, je le vois, mais je suis impuissante lorsqu’elle se réveille. Elle a pris de plus en plus de place, je ne me débattais pas. Mais aujourd’hui, je veux qu’elle redevienne toute petite, qu’elle ne soit qu’une voix qui me dirait quand certaines fois, j’en aurai marre.

Mais le parcours est long pour remonter, et je suis seule. Seule à pouvoir me défaire d’elle, seule à chercher les mains qui pourraient se tendre pour me faire avancer, d’un pas ou de deux, pour retrouver la sérénité.

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Noyée dans la mère
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